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.Je leur montrerai ce que les Loups sont devenus sous un khan énergique, avant de les donner en pâture aux vautours et aux esprits.Tolui inclina sa lourde tête et murmura « À tes ordres » avant d’aller choisir ses compagnons de chevauchée.Eeluk le suivit des yeux et nota la détermination et la fermeté de son pas.La tribu avait oublié les enfants de Yesugei.Quelquefois, il se demandait s’il n’était pas le seul à s’en souvenir.Tolui quitta le camp avec Basan et Unegen.Les deux hommes avaient près d’une trentaine d’années mais ils n’étaient pas nés comme lui pour commander.Tolui n’avait vu que dix-huit hivers mais il savait que ses compagnons craignaient son caractère irascible.Le jeune féal tenait à peine la bride à son emportement et tirait plaisir des regards inquiets qu’il faisait naître chez ses aînés.Il remarquait qu’ils se déplaçaient avec précaution pendant les mois les plus froids et ménageaient leurs genoux.Tolui, lui, se levait d’un bond dès son réveil, prêt à travailler ou à se battre, fier de sa jeunesse.Seul Eeluk n’avait jamais montré la moindre hésitation et quand Tolui l’avait défié à la lutte le khan l’avait projeté par terre avec une telle violence qu’il lui avait brisé deux doigts et une côte.Tolui éprouvait une fierté perverse à suivre le seul homme pouvant l’égaler en force et il n’y avait pas homme plus loyal parmi les Loups.Pendant les trois premiers jours, ils chevauchèrent en silence.Les guerriers plus âgés gardaient une distance prudente avec le favori d’Eeluk, dont ils connaissaient l’humeur versatile.Ils reconnurent le territoire jusqu’au mont Rouge, remarquèrent qu’il y poussait une herbe épaisse et tendre pour les troupeaux que le khan mènerait devant les familles.C’était une bonne terre et aucune tribu ne l’avait revendiquée pour cette saison.Il n’y avait que quelques bergers lointains pour dissiper l’illusion d’être seul dans la vaste steppe.Le douzième jour, ils avisèrent une tente solitaire près d’une rivière et mirent leurs montures au galop.— Nokhoi Khor ! cria Tolui afin que les bergers retiennent leurs chiens.Puis il sauta sur le sol souple, se dirigea à grands pas vers l’ouverture basse et entra.Basan et Unegen échangèrent un regard avant de le suivre.Les deux hommes se connaissaient depuis l’enfance, avant même que Yesugei prenne la tête des Loups.Ils supportaient mal de recevoir des ordres de l’arrogant Tolui, mais tous deux avaient saisi l’occasion de voir ce qu’étaient devenus ceux que la tribu avait abandonnés.Tolui prit dans ses grosses mains le bol de thé salé qu’on lui offrait et le but bruyamment, assis sur un vieux lit.Les autres le rejoignirent après avoir salué de la tête le berger et sa femme qui, de l’autre côté de la yourte, regardaient avec terreur les trois inconnus.— Vous n’avez rien à craindre, leur assura Basan en acceptant lui aussi un bol de thé.Sa remarque lui valut un regard méprisant de Tolui, qui n’avait cure de tous ceux qui n’étaient pas des Loups.— Nous cherchons une femme qui a cinq fils et une fille, dit le jeune féal d’une voix trop forte pour la petite tente.L’épouse du berger détourna la tête nerveusement ; Basan et Unegen sentirent leur pouls s’accélérer.Tolui avait lui aussi remarqué la réaction de la femme et il se pencha en avant.— Vous les connaissez ? demanda-t-il.Le berger recula, clairement intimidé par la carrure de cet étrange guerrier, et secoua la tête.— Nous avons entendu parler d’eux mais nous ne savons pas où ils vivent.Tolui le fixa, parfaitement immobile.Sa bouche s’entrouvrit, révélant des dents blanches.Une menace avait surgi dans la yourte et tous le sentaient.Avant que quiconque puisse prononcer un mot, un garçonnet entra en courant, s’arrêta lorsqu’il découvrit des inconnus dans le foyer de ses parents.— J’ai vu les chevaux, dit-il, regardant autour de lui de ses grands yeux sombres.Tolui eut un rire, attira l’enfant vers lui, l’assit sur un de ses genoux, le souleva, la tête en bas, et le balança.Le petit garçon gloussa de plaisir mais le visage de Tolui demeurait froid et le berger et sa femme se raidirent de peur.— Nous devons absolument les trouver, déclara Tolui par-dessus le rire de l’enfant.Sans effort apparent, il le fit de nouveau tourner et le tint droit sur ses genoux [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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