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.Il attend que je le retrouve.Vingt ans plus tôt.Une discussion houleuse entre deux hommes.Les mots « sang » et « sacrifice »… Glenn comprenait à présent que cela avait quelque chose à voir avec lui.Il décrocha le combiné et composa le numéro que le correspondant de Ian lui avait laissé.— Thistle Inn, annonça son interlocuteur.— Thistle Inn ? Une auberge ? répéta Glenn.Est-ce que je suis bien au…Il répéta le numéro.— Oui, monsieur.— Pouvez-vous me dire où vous êtes situé ?— Je vous demande pardon ?— J’ai besoin de l’adresse de votre établissement.Glenn la nota, et, lorsqu’il eut raccroché, il annonça à Candice :— C’est en Ecosse.Ils trouvèrent un atlas au milieu des livres d’Hawthorne.Glenn découvrit bientôt l’endroit qu’il cherchait : une petite île située au Sud-Ouest du pays.Morven.Candice le regarda avec anxiété.— Que penses-tu que nous allons y trouver ?— Je ne sais pas.Mais une chose est sûre : le lieu sera bien gardé…28Londres, 1814— Il faut que vous m’écoutiez ! s’écria Frederick Keyes.Desmond Stone a l’intention de dissimuler des pièges un peu partout sur Morven ! Des collets mortels, des filets, des trappes ouvrant sur des pics acérés.Des engins à ressorts en acier semblables à ceux qu’utilisent les trappeurs canadiens pour attraper les ours.Le tout contrôlé par des mécanismes invisibles.C’est irresponsable, cruel et inhumain !— Allons, allons, ricana Stone.Cruel et inhumain ? De protéger ce qui nous appartient ? Absurde.Les intrus et les espions méritent de mourir.Ils étaient réunis dans un club londonien, et comme il était tard, ils disposaient du fumoir pour eux seuls.— Et les innocents ? demanda Keyes en se tournant vers son interlocuteur.Stone et lui étaient engagés dans une rivalité acharnée qui remontait à l’époque de leurs études d’architecture.— Les malheureux promeneurs qui débarquent sur Morven sans savoir qu’ils sont en danger ? As-tu perdu la tête ?Stone haussa les épaules.— Dans toute guerre, il y a des victimes civiles.— Je rêve— Messieurs, messieurs, intervint un homme plus âgé, au visage barré d’une moustache blanche.Restons calmes, je vous en prie.Frederick, nous sommes d’accord avec vous, malheureusement la protection de la bibliothèque passe avant tout, y compris la sécurité des visiteurs susceptibles de se trouver sur Morven par erreur.Le vieux monsieur avait passé plusieurs semaines à rencontrer des alexandriens en Grande-Bretagne et sur le continent, comptabilisant leurs votes au sujet du problème urgent et vital de la protection de Morven.— Frederick, l’avantage du plan de Stone est qu’il peut entrer en vigueur immédiatement.Vous ne nous avez proposé aucune autre solution.— J’ai besoin de temps.— Nous n’en avons pas, vous le savez.Vous avez vu ce qui s’est passé quand la Révolution a éclaté en France.Le château a failli être découvert.C’est pour cela que nous avons traversé la Manche.Vous imaginez ce que Bonaparte pourrait faire de notre collection s’il mettait la main dessus ? Seigneur, il s’en servirait pour conquérir le monde !— Mais des innocents vont être tués.Tous ceux qui passeront près de Morven…— Alors pour l’amour du ciel, imaginez autre chose !— Donnez-moi un délai raisonnable…— Vous avez une semaine.Après cela, nous suivrons le plan de Stone.Comme ils allaient chercher leurs hauts-de-forme et leurs cannes, Desmond Stone déclara avec un sourire satisfait :— Tu n’y arriveras jamais, Frederick.Tu es à court d’idées.Mais Frederick Keyes n’était pas homme à baisser les bras si facilement.— J’empêcherai tes projets barbares de voir le jour, Stone, je le jure, même si c’est la dernière chose que je fais.Il était plus de minuit et Frederick travaillait toujours sur des croquis, schémas, dessins ; mais aucune idée ne lui venait.Et il ne lui restait que trois jours.Bang, bang.— Ouvrez !Frederick sursauta, renversant la bouteille d’encre dans son mouvement.Les coups reprirent.— Au nom de la loi, ouvrez !Il tourna le verrou et entrebâilla la porte.Un inconnu de haute taille, en uniforme de la garde de nuit, le poussa sans ménagement et pénétra dans la pièce.— Frederick Keyes ?— C’est moi.Que se passe-t-il, monsieur ?— Vous devez vous présenter sur-le-champ devant le magistrat.Suivez-moi sans faire d’histoires.Frederick regarda les officiers de la garde de nuit restés debout devant la porte.— De quoi m’accuse-t-on ?— De haute trahison.Et on lui passa les menottes.La voix du juge résonnait dans la grande salle d’audience aux murs lambrissés, chargés d’histoire.— Frederick Keyes, avez-vous affirmé, devant les témoins qui se sont présentés ici, qu’il existait un pouvoir supérieur à celui de Dieu et de la Couronne ?Tout le monde retint son souffle : les avocats en perruque blanche et longue robe noire, les spectateurs massés dans les galeries réservées au public.Comme il était d’usage pour les affaires de ce genre, le procès se déroulait devant la Première Cour, la plus ancienne et la plus célèbre de toutes celles de l’Old Bailey de Londres.Frederick Keyes, debout dans le box des accusés, commença :— Si Votre Honneur le permet…— Répondez à la question.Avez-vous prononcé ces mots ?— Oui, Votre Honneur.Des exclamations outragées s’élevèrent dans la galerie.Le juge abattit son marteau pour obtenir le silence.Puis, sourcils froncés, il demanda :— Et quel est ce pouvoir supérieur ? S’agit-il du diable ?— Je ne peux pas le dire, Votre Honneur.Le juge se pencha en avant.— Êtes-vous chrétien ?— Non.— Êtes-vous juif ?Des rires coururent parmi le public.— Je n’appartiens à aucune religion établie.— Niez-vous tout ce dont vous accusent les témoins entendus aujourd’hui ? Niez-vous avoir prononcé des paroles traîtresses et blasphématoires ?Frederick rejeta les épaules en arrière et se tint bien droit pour déclarer d’une voix forte :— Mes paroles ont été mal interprétées.— Niez-vous les avoir prononcées ?— Non.— Les témoins affirment que vous avez utilisé le mot « nous ».Qui recouvre ce « nous ? »— Je ne peux pas le dire.— Vous refusez de le dire.Une pause.— Oui.Le juge s’adossa à son fauteuil.— Un homme sans foi ni loi, qui se met au-dessus de Dieu et du roi, lâcha-t-il d’une voix froide.Avant que je prononce la sentence, l’accusé a-t-il quelque chose à ajouter ? interrogea-t-il, après avoir placé un linge noir sur sa perruque poudrée.— Je suis innocent, murmura Keyes.— Monsieur Keyes, vous êtes reconnu coupable de trahison, un crime puni de mort.Vous serez emmené à la prison de Newgate, où vous serez pendu jusqu’à ce que mort s’ensuive.Je ne vois pas comment vous, un athée, pourriez espérer vous attirer la clémence divine, mais il est néanmoins de mon devoir de conclure la sentence par l’expression d’usage : que Dieu ait pitié de votre âme.— C’est un signe que le monde va bien mal, déclara Jeremy Lamb à son valet tout en inspectant ses joues fraîchement rasées dans le miroir, lorsqu’un gentleman en est réduit à porter la même cravate deux jours d’affilée.— Vous avez raison, monsieur, répondit le serviteur, qui était toujours de l’avis de son maître.Même si Jeremy Lamb avait affirmé que le blanc était noir, Cummings se serait empressé d’acquiescer, car il voulait à tout prix conserver sa fonction [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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