[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.— Putain de merde ! Regardez-moi ça !Les culs-blancs s’amenaient avec d’énormes engins peints en orange – des chasse-neige, des bulldozers, des pelleteuses.Les deux hommes qui ouvraient la marche étaient si gros qu’ils avaient toutes les peines du monde à avancer de front à l’intérieur du tunnel.Et il y en avait d’autres derrière.On aurait dit des chars d’assaut.Ils lançaient en avant leurs massives lames d’acier semblables aux poings d’un boxeur qui tâte l’adversaire.Les premières salves qui les accueillirent ne leur firent ni chaud ni froid.Lacey avait l’impression qu’ils se dirigeaient droit sur lui.— Ne gaspillez pas les balles ! cria-t-il après avoir avalé sa salive.Montez sur le terre-plein et attaquez-les par le flanc !Le vacarme des détonations était assourdissant et l’odeur âcre de la cordite agaçait les narines.Les soldats, couchés sur le toit de la cabine des bulls, ripostaient.Deux mômes s’élancèrent sur le terre-plein d’où des flics moroses surveillaient autrefois la circulation dans le tunnel, descendirent un militaire et lancèrent une paire de cocktails Molotov sur le bulldozer le plus proche.L’essence enflammée se répandit sur le toit de la cabine.On entendait les hurlements du chauffeur qui dominaient l’écho des coups de feu mais l’engin en flammes continuait d’avancer.Il entra en collision avec la barricade au moment où le chasse-neige qui roulait de conserve avec lui heurtait de son côté le glacis de camions et de voitures qui bloquait le passage.Et la barricade commença à glisser en arrière, lentement et d’un seul bloc.— Revenez ! s’époumona Lacey.Les conducteurs ! Dégringolez les conducteurs !Les autres gars, coincés entre les véhicules enchevêtrés que les engins repoussaient pesamment, étaient en train de se faire broyer.Lacey battit en retraite sans cesser de tirer, l’arme à la hanche, mais sans aucun effet.La monstrueuse muraille de ferraille se rabattait sur lui, mètre par mètre.Là-haut, dans le ciel, les bombardiers après avoir décrit un cercle autour de la ville commençaient à lâcher leurs noirs containers.Les œufs de métal explosaient à une altitude prédéterminée, véritables bouquets de feu d’artifice répandant sur Manhattan une pluie de minuscules paillettes d’or.Quand leurs soutes furent vides, les appareils opérèrent leur conversion comme à la parade et mirent le cap sur leurs bases de départ.Les flocons dorés tombant en avalanche du ciel limpide s’abattirent sur les rues et les toits, sur les auvents et les terrains vagues, sur les épaves de voitures, les édifices bombardés, les cadavres qui jonchaient les trottoirs.Pendant près d’une minute, rien ne se passa.Ce n’était qu’une poudre d’or scintillant sous la lune.Et puis, chacun de ces fragments entra en action selon le programme prévu.La plupart d’entre eux laissèrent simplement échapper un gaz toxique qui, réagissant sur les muqueuses nasales, provoquait chez ceux qui le respiraient des nausées et des vertiges épouvantables.D’autres, qui étaient des émetteurs microminiaturisés, engendraient des ondes à fréquence ultra-basse interférant avec les impulsions électriques du système nerveux humain.Quiconque se trouvait dans un rayon de cinquante mètres risquait d’être pris d’une crise para-éliptoïdique.Pendant les tests, des sujets s’étaient tranché la langue à coups de dents et fracturé les articulations dans leurs convulsions spasmodiques.Quelques-uns étaient morts d’étouffement et plusieurs souffraient depuis de lésions cérébrales irréversibles.Lacey et son groupe reculèrent devant l’inexorable poussée des bulldozers et des chasse-neige.La barricade improvisée se désagrégeait avec force grincements, craquements et crissements.Lentement elle était chassée du tunnel.Les jeunes Noirs s’égaillèrent lorsque les engins en émergèrent.Mais ils n’allèrent pas loin.Se déployant en arc de cercle, ils se laissèrent tomber à genoux ou adoptèrent la position du tireur couché et se mirent à arroser les monstres mécaniques d’un feu nourri qui faisait voler leurs glaces en éclats et expédiait comme rien leurs conducteurs ad patres.Les soldats allongés sur le toit des cabines ou embusqués derrière elles étaient des cibles faciles que ce tir croisé ne manquait pas et la ligne des tracteurs commença à hésiter.L’un après l’autre, ils entrèrent en collision avec les bâtiments qui bordaient la place ou s’immobilisèrent en sifflant et en grondant.Mais les hommes à pied qui les suivaient rendaient coup pour coup.Ils avaient des fusils de chasse, de vieilles sulfateuses, des carabines, des pistolets – tout ce sur quoi ils avaient pu mettre la main.Et tandis que la bataille faisait rage, il se mit soudain à neiger.Il neige ? s’étonna Lacey à la vue des flocons dorés qui tombaient du ciel.Quelques instants plus tard, la place était noyée sous le gaz jaunâtre qui jaillissait du sol, des voitures, des cabines des bulls.Les hommes étaient animés de mouvements convulsionnaires, on aurait dit des chiens enragés.Ils ne pensaient plus à tirer.Ils toussaient, ils étouffaient, leurs membres se disloquaient, ils étaient pris de la danse de Saint-Guy.Lacey avait envie de vomir.Tout était brouillé.Il avait la tête qui tournait.Il s’écroula à genoux.Il se morigéna : Faut y aller, à la riflette ! Y faut ! Il tâtonna à la recherche de son fusil d’assaut, le récupéra et le serra de toutes ses forces.Contrairement aux autres qui dansaient comme des marionnettes en folie, il n’éprouvait rien de plus que des nausées.Et il avait les jambes en coton.Une sueur glacée perlait à son front.Il regarda autour de lui.La plupart de ses compagnons étaient hors de combat.La bataille était terminée.Presque tous les gars avaient l’air comateux ou dingues.Juste deux types…— Eh, le moricaud !Lacey se retourna mais il trébucha.Quand il s’effondra, il vit juste un fusil de chasse à double canon pointé droit sur lui.Et il vit les flammes jaillir quand le tireur appuya sur les deux détentes en même temps.Ce fut la dernière image qu’il enregistra.— Qu’est-ce que vous foutez sur mon bateau ? rugit Leo.David sortit son pistolet et le braqua sur le colosse à la peau noire.L’arme était ridiculement petite dans son poing.— On essaie de s’enfuir.— Pas avec mon bateau.Leo, menaçant, fit un pas en direction de David.Il était si grand qu’il dut se courber pour ne pas se cogner la tête contre l’auvent du cockpit.— Attends ! lança sèchement Bahjat.Tu es Leo, le chef du groupe F.R.P.de New York ?Le Noir se retourna et la toisa.— Ouais.Et toi, qui t’es ?— Shéhérazade.Dans l’obscurité il n’était pas possible de déchiffrer l’expression de Leo.Mais ce fut d’une voix radoucie qu’il répéta :— Shéhérazade ? En principe, tu devrais te trouver au Plaza.Pourquoi que tu n’y es pas restée ? Mes gars t’auraient prise en charge.— Elle est ma prisonnière, fit David.Et vous aussi.Leo exhala un ricanement gargouillant qui se mua en feulement [ Pobierz całość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • rurakamil.xlx.pl
  •