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.— Je suppose que non, répondit-il, guère affecté par cette perte.Elle voulait lui dire qu’elle avait vu la fosse commune de ses propres yeux, espérant que cette nouvelle ferait naître une lueur sur son visage, mais ce coin de rue éclairé par le soleil était peu propice à ce genre de conversation.De plus, on aurait presque dit qu’il le savait déjà.Il la regardait de façon si bizarre, la chaleur de leur précédente rencontre avait complètement disparu.— Pourquoi êtes-vous revenue ? lui demanda-t-il.— Juste pour voir, répondit-elle.— Je suis flatté.— Flatté ?— Que mon enthousiasme pour les mausolées soit contagieux.Il l’observait toujours, et lorsqu’elle lui retourna son regard, elle prit conscience de la froideur absolue de ses yeux, de leur parfaite brillance.Ils auraient pu être de verre, pensa-t-elle ; et sa peau un masque collé comme une cagoule sur la subtile architecture de son crâne.— Il faut que je me sauve, dit-elle.— Le travail ou le plaisir ?— Ni l’un ni l’autre, lui dit-elle.Un ou deux de mes amis sont malades.— Ah.Elle avait l’impression qu’il souhaitait se trouver loin d’elle ; que ce n’était que la peur du ridicule qui l’empêchait de s’enfuir.— Peut-être vous reverrai-je, dit-elle.Une autre fois.— J’en suis sûr, dit-il, profitant de l’occasion et battant en retraite le long de la rue.Et… mon meilleur souvenir à vos amis.Même si elle avait voulu transmettre les vœux de Kavanagh à Reuben et à Sonja, elle en aurait été incapable.Hermione ne répondait pas au téléphone, ni personne d’autre d’ailleurs.Elle ne réussit qu’à laisser un message sur le répondeur de Reuben.L’insouciance qu’elle avait ressentie durant la matinée se développa pour devenir un état semi-onirique lorsque l’après-midi toucha à sa fin.Elle mangea de nouveau, mais le festin qu’elle fit s’avéra impuissant à ramener au bercail son esprit en cavale.Elle se sentait merveilleusement bien ; cette sensation d’inviolabilité qui s’était emparée d’elle était toujours intacte.Mais de temps en temps, au fil de la journée, elle se retrouvait debout sur le seuil d’une pièce sans savoir pourquoi elle était là ; ou en train d’observer la lumière disparaître dans la rue sans être tout à fait certaine de savoir si elle était observatrice ou observée.Elle était cependant heureuse en sa propre compagnie, aussi heureuse que les mouches.Elles bourdonnaient autour d’elle-même après la tombée du soir.Vers dix-neuf heures, elle entendit une voiture se garer devant son immeuble, et sa sonnette retentit.Elle alla jusqu’à la porte de son appartement, mais ne put trouver en elle la curiosité qui lui aurait permis de l’ouvrir, d’aller jusqu’au hall et de faire entrer les visiteurs.C’était encore Hermione, probablement, et elle n’avait aucun appétit pour sa sinistre conversation.Ne souhaitait en fait aucune compagnie, sinon celle des mouches.Les visiteurs appuyèrent sur la sonnette avec insistance ; plus ils insistaient, plus elle était résolue à ne pas leur répondre.Elle se faufila le long du mur près de la porte de son appartement et écouta le dialogue étouffé qui avait lieu sur les marches.Ce n’était pas Hermione ; ce n’était personne de sa connaissance.Puis ils se mirent à appuyer systématiquement sur toutes les sonnettes de l’immeuble, jusqu’à ce que Mr.Prudhoe descende du dernier étage en marmonnant dans sa barbe en chemin et leur ouvre la porte.De la conversation qui s’ensuivit, elle ne saisit pas grand-chose, sinon l’urgence de leur démarche, mais son esprit en déroute n’était pas apte à se concentrer sur les détails.Ils persuadèrent Prudhoe de les laisser entrer dans le hall.Ils s’approchèrent de la porte de son appartement et se mirent à taper dessus en criant son nom.Elle ne répondit pas.Ils tapèrent de plus belle, échangeant des commentaires frustrés.Elle se demanda s’ils pouvaient l’entendre sourire dans l’obscurité.Finalement – après un dernier échange avec Prudhoe –, ils la laissèrent à elle-même.Elle ne savait pas combien de temps elle était restée accroupie à côté de la porte, mais quand elle se releva, ses membres inférieurs étaient totalement engourdis, et elle avait faim.Elle mangea avec voracité, finissant à peu près tout ce qu’elle avait acheté le matin [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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