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.Tu es capable de le comprendre.Et je comprends que tu le comprennes, mais pour moi c’est un spectacle plus terrifiant que beau.C’est quelque chose que nous ne verrons jamais sur Mars.Webster tendit la main vers l’appareil, mais le Martien l’arrêta.— Ne coupe pas, dit-il.Je sais pourquoi tu es venu ici.Je ne t’aurais pas dérange à un pareil moment, si je n’avais pensé qu’un vieil ami pouvait.— C’est gentil à toi, dit Webster.Je suis heureux que tu sois venu.— Ton père, dit Juwain, était un grand homme.Je me souviens comme tu me parlais de lui, durant ces années que tu as passées sur Mars.Tu disais alors que tu reviendrais un jour.Pourquoi n’es-tu jamais revenu ?— Mais, dit Webster, c’est simplement que je n’ai jamais.— Ne me le dis pas, dit le Martien.Je le sais déjà.— Mon fils, dit Webster, part pour Mars dans quelques jours.Je lui dirai d’aller te rendre visite.— J’en serai ravi, dit Juwain.Je l’attendrai.Il s’agita d’un air gêné sur son piédestal :— Peut-être suit-il la tradition de la famille ?— Non, dit Webster.Il fait des études d’ingénieur.La chirurgie ne l’a jamais attiré.— Il a le droit, observa le Martien, de suivre la voie qu’il a choisie.Il est permis toutefois de regretter.— Oui, convint Webster.Mais c’est une question réglée.Peut-être deviendra-t-il un grand ingénieur.Il étudie la structure de l’espace.Il parle d’engins capables d’aller jusqu’aux étoiles.— Peut-être, avança Juwain, ta famille a-t-elle assez fait pour la médecine.Toi et ton père.— Et son père avant lui, dit Webster.— Ton livre, déclara Juwain, a fait de Mars ton obligé.Il fera peut-être accorder plus d’attention à la spécialisation martienne.Mes compatriotes ne font jamais de bons médecins.Il leur manque une base.C’est une chose étrange que la façon dont se développe l’esprit d’une race.Il est curieux que, sur Mars, on n’ait jamais songé à la médecine.à la lettre jamais songé.On l’a remplacée par un culte fataliste.Alors qu’à l’aube de votre histoire, à l’époque où les hommes vivaient encore dans des cavernes.— Mais, dit Webster, vous avez pensé à bien des choses qui nous ont totalement échappé.Et dont nous nous demandons maintenant comment elles ont pu nous échapper.Vous avez développé des facultés que nous ne possédons pas.Prends, par exemple, ta spécialité, la philosophie.Comme elle est différente de la nôtre ! C’est une science, alors que la nôtre n’a jamais été plus qu’un tâtonnement ordonné.Votre philosophie est le développement logique et ordonné d’une philosophie pratique et utilisable : c’est un véritable outil.Juwain allait parler ; il hésita, puis dit :— Je suis tout près de quelque chose, quelque chose qui peut être entièrement neuf et stupéfiant.Quelque chose qui sera un outil pour vous autres humains aussi bien que pour les Martiens.Voilà des années que j’y travaille, j’ai commencé avec certains concepts mentaux qui m’avaient été suggérés par l’arrivée des Terriens.Mais je n’ai rien dit alors car je ne pouvais pas être sûr.— Et maintenant, dit Webster, tu es sûr.— Pas tout à fait, dit Juwain.Pas positivement.Mais presque.Ils demeurèrent assis en silence, contemplant les montagnes et le lac.Un oiseau vint se poser sur un des arbres et se mit à chanter.Des nuages sombres s’amoncelaient derrière les montagnes et les pics couronnés de neige se dressaient comme des pierres sculptées.Le soleil sombra dans un lac de pourpre qui pâlit bientôt comme un feu qui se meurt.On frappa à la porte et Webster sursauta dans son fauteuil, brusquement rappelé à la réalité.Juwain avait disparu.Le vieux philosophe était venu passer une heure de contemplation avec son ami et puis s’était éclipsé sans bruit.On frappa à nouveau.Webster se pencha et releva la clef ; les montagnes aussitôt s’évanouirent ; la pièce redevint un bureau.Le crépuscule se glissait par les hautes fenêtres et le feu n’était plus qu’une lueur rose parmi les cendres.— Entrez, dit Webster.Jenkins ouvrit la porte.— Monsieur est servi, dit-il.— Merci, dit Webster.Il se leva lentement.— J’ai placé monsieur à la tête de la table, dit Jenkins.— Ah oui, fit Webster.Merci, Jenkins.Merci beaucoup de me l’avoir rappelé.Webster, debout sur la large rampe du spaçodrome, suivait des yeux la forme qui s’amenuisait dans le ciel, projetant derrière elle une série de petits points rouges.La forme avait disparu depuis de longues minutes et il restait là, les mains cramponnées à la balustrade devant lui, le regard toujours perdu dans le ciel.Ses lèvres remuèrent et dirent : « Adieu, fils » ; mais aucun son ne sortit de sa bouche.Peu à peu, il reprit conscience de ce qui l’entourait.Il se rendit compte que des gens circulaient autour de la rampe.Il vit le champ d’atterrissage qui semblait s’étendre interminablement jusqu’à l’horizon, semé çà et là de silhouettes trapues qui étaient des appareils attendant l’heure du départ.Des tracteurs étaient à l’ouvrage près d’un hangar, déblayant les dernières traces de neige de la nuit précédente.Webster frissonna et s’en étonna car le soleil de midi était chaud.Il frissonna encore [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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